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05.04.2007

Nouméa- Poindimié (suite et fin)

Nous apprenons donc l'alerte 1 au cyclone. Cela ne semble paniquer personne sauf moi évidemment ! Vanina nous installe chez elle, une chambre rien que pour nous dans une maison climatisée. Très appréciable vu la chaleur. Son mari travaille à la SLN, Société Le Nickel, comme tout le village. Le village en question appartient à la SLN qui loge gratuitement tous les travailleurs. Ils ne paient ni loyer, ni eau, ni électricité. Yannis, le mari de Vanina, nous emmène voir le chargement du bateau, nous explique le cheminement du Nickel et le fonctionnement de la roue-pelle. Entre temps, l'alerte niveau 2 est sur le point d'être déclenchée, alors nous patientons une journée de plus dans la fraîcheur de la clim. Le lendemain, le cyclone n'est plus que dépression tropicale, alors nous repartons bien reposés. Il fait toujours très chaud mais il pleut et il fait gris ce qui nous facilite l'ascension de 2 grands cols bien pentus à travers les mines. Par contre nous n'avons rien vu du paysage, c'est dommage, il parait que c'est splendide. Trois jours durant, nous pédalons sous la pluie nous abritant le soir sous les farêts dans les campings. Un soir, nous demandons à camper chez John, mais nous n'avons pas apprécié à temps son état général, celui ci est imbibé d'alcool et sous l'effet du cannabis. La soirée est très particulière, la soeur nous cuisisne un repas pantagruélique, et John nous conte maintes fois son service militaire en France. Le lendemain, l'homme a disparu, mais sa maman nous a préparé un petit déjeuner et s'excuse plusieurs fois de l'ivresse de son fils. Une femme charmante trop habituée à l'ivresse des hommes de son pays et les conséquences que cela engendre.
Un beau matin, c'est l'éclaircie. Nous voyons la brousse calédonniène sous d'autres couleurs. La route est coincée entre la mer et la chaîne de montagne et se faufile dans une végétation de bananiers, cocotiers... et là à moitié enfouies dans la brousse, des cases ou des maisons traditionnelles, des petites églises ou des écoles. Les hommes souvent éméchés farnientent en bord de route pendant que les femmes s'occupent des gosses ou travaillent aux champs.

Nous sommes tout proches de Poindimié quand plusieurs voitures ralentissent pour nous informer d'une alerte au Tsunami. Tout s'accélère, il nous faut impérativement trouver au plus vite une route qui grimpe. Bien lents et vulnérables sur nos vélos chargés et lourds, nous tardons à trouver un chemin de terre défoncé sur lequel nous pédalons comme des forcenés pendant 1 km (ça parait long) avant de tout abandonner sur le bord de la piste pour terminer à pied. Nous grimpons sur une coline et scrutons la mer. Les enfants pleurent leurs doudous peut être bientôt noyés.
Une heure plus tard, l'alerte est levée et apprenons par la radio que si la vague avait était plus grosse (parce qu'en fait elle ne faisait que 15 cm !!!), à l'heure où nous avons était prévenu, nous aurions fait une belle partie de surf. Grosse frayeur en tout cas.
Nous arrivons à la ville, tout chose, les habitants ne parlent que de la vague, tout le monde a eu très peur.
Au supermarché, Aline et Michel, les 2 instits de Cm2 du village, nous propose de venir sécher dans leur bungalow. Nous passons tout d'adord une bonne soirée et une nuit chez Anna et Benoît, rencontrés dans un camping en NZ avant de nous installer plusieurs jours chez mes "collègues". Leur parcours est passionnant : 4 ans sur un bateau, 2 ans à vivre au Chili et plein d'autres vadrouilles encore, de quoi passer de grands moments à refaire le monde autour d'un "p'tit raffraichissement". Jordi et Morgane leur deux grands ados s'occupent de servir la glace aux enfants, de bien régler la télé et de natter les cheveux comme des kanacks.

06:25 Publié dans carnet de bord | Lien permanent | Envoyer cette note