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24.04.2007

Piondimié - Nouméa

Bien remis de nos émotions, nous laissons derrière nous Poindimié pour rouler toujours plus nord. Statistiquement, après 1 cyclone et 1 tsunami, il ne devrait plus nous arriver grand-chose !
La route rase la plage au plus près et traverse de nombreuse tribus aux échoppes vides. Un soir au campement, Gabriel trouve sur la plage une énorme porcelaine puante et la vieille de la tribu (on appelle ainsi les grands-parents) lui explique comment la vider et bien la nettoyer. Nous discutons longuement avec les femmes qui attendent leurs maris du retour de la pêche.
Une jeune fille nous montre comment ouvrir une coco. Ca nous fera un bon dessert. Les échanges sont d’une simplicité plaisante mais riches pour nous qui achetons la coco déjà râpée chez Super U où ramenons les coquillages de chez le marchand de souvenir.
Tous les kanaks que nous avons rencontré jusque là vivent simplement, ils se nourrissent de la chasse et de la pêche ou des récoltes de leurs champs, les maisons sont sans fioriture, juste le nécessaire.
Nous pédalons le Week-end de Pâques et constatons chez les hommes surtout les conséquences de 3 jours fériés : beaucoup d’alcool imbibé et de cannabis fumé. L’ambiance sur la route devient pesante, les conducteurs plus très prudents. Le drapeau français qui flotte depuis le début du voyage sur le petit vélo des enfants fait réagir agressivement plusieurs éméchés, alors nous l’enlevons et le confions à Christophe (un des habitants de la tribu du frère Prudence de Nouméa) que nous retrouvons par hasard au camping du billet de 500 à Hienghène.
Le paysage change pour laisser place à des falaises escarpées plongeant dans la mer. Nous traversons de larges estuaires marquant le fond des vallées et annonçant une belle côte pentue après la descente. Nous transpirons à grosses gouttes mais sommes bien rafraîchis par les cascades. Nous embarquons sur le bac de la Ouaième, le dernier existant, pour franchir une grosse rivière et offrons au passeur une binouze un peu chaude qui lui fait bien plaisir.
Le passeur est fonctionnaire, par conséquent salarié mais il ne manque pas de faire payer les voyageurs un peu naïfs. On nous a dit aussi, que les passeurs revendent leur place au plus offrant. La Province ne peut que donner son accord, faute de quoi c’est la grève, le bac est stoppé, paralysant le trafic sur la seule route existante ! C’est la Kanakie.
Au détour d’un petit bain dans une cascade nous faisons connaissance avec une famille qui nous a maintes fois doublée dans la journée. Les enfants font vite connaissance et nous terminons la route jusqu’au camping avec 2 jeunes cyclistes supplémentaires. Nous partageons un apéro entre parents et un bain maxi familial avec la mamie. C’est extraordinaire toute cette vie sous l’eau, poissons à gogo, corail, bénitiers, gorgones…, et j’en passe. Les enfants sont d’une aisance surprenante, font des apnées incroyables. Même Félicie fait des canards accrochée sur le dos de son père. Moi, plus méfiante, suis toujours à l’affût d’un tricot rayé, d’un cône super mortel ou d’une rascasse pas plus engageante. Bref, pas encore très détendue dans l’eau, mais ça va venir. J’ai bien réussi à surmonter les cobras et crocodiles d’Amazonie !
Fidèle à notre volonté de connaître au mieux un pays, nous faisons une visite au dispensaire de Pouebo pour Gabriel qui est fiévreux depuis 10 jours et Félicie qui se plaint d’une oreille. Grippette de l’île des Pins pur l’un, tympan perforé pour l’autre, nous taillons la route, nous sommes attendus dans d’autres dispensaires pour des résultats d’analyses ou des vérifications d’oreilles. Nous prenons tout de même le temps d’un détour par Pam, à l’extrême nord de l’île pour éviter un col en travaux mais surtout pour profiter des derniers kilomètres de piste sauvage avant le retour vers la circulation de la côte ouest. C’est ainsi que nous arrivons à Koumac, après la traversée de la chaîne, qui nous a réservé quelques belles grimpettes. 4/5 de l’équipage se plaint de maux divers, alors nous essayons le petit hôpital de la ville. Tout aussi sympa que les 2 autres. Antoine a une otite, Gabriel traîne sa grippe qu’il a refilé à sa sœur et Félice a toujours le tympan fragile. Allez, rien de tel pour s’offrir 2 nuits de repos dans une case !
La descente vers Nouméa sur la côte ouest, n’est pas aussi excitante que la montée sur la côte est. Il n’y a plus de tribu en bord de route et nous traversons de grandes plaines balayées par les alizés que nous avons plein nez, les villages sont plus espacés mais plus gros.
A Voh, un caldoche nous emmène en 4x4 apercevoir le fameux cœur de Voh et nous réalisons le talent de photographe d’Arthus Bertrand. On serait monté tous seuls, je ne sais pas si on aurait vu grand-chose.
Nous plantons la tente sur la plage de Gatope et sommes victimes d’une attaque à main armée par des nuages de moustiques piquant à travers t-shirts et pantalons dans un vacarme assourdissant, nous obligeant à battre en retraite dans notre igloo chauffé à la chaleur humaine.
Nos redoutables attaquant sont fidèles au RDV dès l’aube, nous ne tardons pas à plier bagages. Sur une grande ligne droite, une voiture s’arrête à notre hauteur. C’est Fred, un ami de la famille Mercat. Nous voici invités à Nouméa pour une sortie vélo dans le parc de la Rivière Bleue. Au passage, il nous donne les coordonnées de son ami Dominique, grand cycliste lui aussi (2 France-Calédonie à vélo), pour passer la nuit au village suivant. Nous passons une belle soirée à parler rencontres, voyages, vélo…
Le lendemain, Fred nous embarque tous dans son Audi, et nous faisons connaissance de Clémentine, sa femme, et de Alban, Fanny et Petit Jean. La petite famille part pédaler en France d’ici peu et nous leur proposons de rarmener nos tandems. Tout s’arrange pour nous qui voulions trouver un moyen de nous débarrasser de notre chargement pour finir légers notre voyage dans les grandes villes. Nous passons tous ensemble 4 jours merveilleux et faisons une magnifique balade dans le sud de l’île, avant d’embarquer sur le Betico (se dit Betitcho)
le célèbre traversier qui embarque les passagers pour les îles Loyauté. Les gens l’appellent en fait le Vomico, et on a bien compris pourquoi !

07:20 Publié dans carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note

20.04.2007

Une île au milieu du Pacifique - Adèle

En Nouvelle Calédonie, il fait chaud et humide. C'est un pays tropical. Il y pousse beaucoup d'arbres fruitiers et d'arbres à fleurs. Les fruits sont très bons. Il pousse aussi des cocotiers.
Ici, l'eau est claire, calme et pleine de vie. Les poissons sont de toutes les espèces et de toutes les couleurs. Ils sont très jolis. On peut les voir dans les petites profondeurs, nager parmi les anémones de mer et les coraux.
Lîle est entourée d'une barrière de corail.

Adèle 

05:55 Publié dans textes des enfants | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note

Le pays des cocotiers - FELICIE

La Nouvelle Calédonie est le pays des cocotiers. Ils poussent au bord de la mer. On trouve des noix de coco et on les mange. C'est très bon.Je n'aime pas le lait mais j'aime bien la chair. Il ne faut pas aller sous les cocotiers car quand une coco tombe, elle tombe de très haut et ça peut nous tuer.Sur le bord de la route, nous trouvons plein de fruits différents : des pamplemousses, des petites bananes, des mangues, des citrons verts et jaunes, des fruits de la passion...

Félicie 

05:50 Publié dans textes des enfants | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note

17.04.2007

Tour de la Grande Terre - Gabriel

Je viens de perdre ma deuxième dent et la petite souris m'a donné 300 francs pacifique. C'est la monnaie de la Nouvelle Calédonie, ça représente un peu moins de 3 euros.
J'ai vu de merveilleux poissons dans l'eau, des bleus, des verts à petits points, du corail, des étoiles de mer et plein d'autres choses.
Le climat ici est tropical, c'est à dire chaud et humide. La végétation est différente de cellle de la France. Il y a des flamboyants, des cocotiers, des manguiers, des arbres à café, des arbres à pain, des papayers, des fruits de la passion, des litchis, des goyaves... Nous avons fêté 2 fois, dans les tribus, le nouvel igname. C'est un féculent qui a un goût très ressemblant à la pomme de terre.
Je suis en train de faire le tour de la grande terre, ensuite nous irons sur l'île de Lifou. Les kanack nous invitent beaucoup chez eux à manger et à dormir.

GABRIEL

23:19 Publié dans textes des enfants | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note

05.04.2007

Nouméa- Poindimié (suite et fin)

Nous apprenons donc l'alerte 1 au cyclone. Cela ne semble paniquer personne sauf moi évidemment ! Vanina nous installe chez elle, une chambre rien que pour nous dans une maison climatisée. Très appréciable vu la chaleur. Son mari travaille à la SLN, Société Le Nickel, comme tout le village. Le village en question appartient à la SLN qui loge gratuitement tous les travailleurs. Ils ne paient ni loyer, ni eau, ni électricité. Yannis, le mari de Vanina, nous emmène voir le chargement du bateau, nous explique le cheminement du Nickel et le fonctionnement de la roue-pelle. Entre temps, l'alerte niveau 2 est sur le point d'être déclenchée, alors nous patientons une journée de plus dans la fraîcheur de la clim. Le lendemain, le cyclone n'est plus que dépression tropicale, alors nous repartons bien reposés. Il fait toujours très chaud mais il pleut et il fait gris ce qui nous facilite l'ascension de 2 grands cols bien pentus à travers les mines. Par contre nous n'avons rien vu du paysage, c'est dommage, il parait que c'est splendide. Trois jours durant, nous pédalons sous la pluie nous abritant le soir sous les farêts dans les campings. Un soir, nous demandons à camper chez John, mais nous n'avons pas apprécié à temps son état général, celui ci est imbibé d'alcool et sous l'effet du cannabis. La soirée est très particulière, la soeur nous cuisisne un repas pantagruélique, et John nous conte maintes fois son service militaire en France. Le lendemain, l'homme a disparu, mais sa maman nous a préparé un petit déjeuner et s'excuse plusieurs fois de l'ivresse de son fils. Une femme charmante trop habituée à l'ivresse des hommes de son pays et les conséquences que cela engendre.
Un beau matin, c'est l'éclaircie. Nous voyons la brousse calédonniène sous d'autres couleurs. La route est coincée entre la mer et la chaîne de montagne et se faufile dans une végétation de bananiers, cocotiers... et là à moitié enfouies dans la brousse, des cases ou des maisons traditionnelles, des petites églises ou des écoles. Les hommes souvent éméchés farnientent en bord de route pendant que les femmes s'occupent des gosses ou travaillent aux champs.

Nous sommes tout proches de Poindimié quand plusieurs voitures ralentissent pour nous informer d'une alerte au Tsunami. Tout s'accélère, il nous faut impérativement trouver au plus vite une route qui grimpe. Bien lents et vulnérables sur nos vélos chargés et lourds, nous tardons à trouver un chemin de terre défoncé sur lequel nous pédalons comme des forcenés pendant 1 km (ça parait long) avant de tout abandonner sur le bord de la piste pour terminer à pied. Nous grimpons sur une coline et scrutons la mer. Les enfants pleurent leurs doudous peut être bientôt noyés.
Une heure plus tard, l'alerte est levée et apprenons par la radio que si la vague avait était plus grosse (parce qu'en fait elle ne faisait que 15 cm !!!), à l'heure où nous avons était prévenu, nous aurions fait une belle partie de surf. Grosse frayeur en tout cas.
Nous arrivons à la ville, tout chose, les habitants ne parlent que de la vague, tout le monde a eu très peur.
Au supermarché, Aline et Michel, les 2 instits de Cm2 du village, nous propose de venir sécher dans leur bungalow. Nous passons tout d'adord une bonne soirée et une nuit chez Anna et Benoît, rencontrés dans un camping en NZ avant de nous installer plusieurs jours chez mes "collègues". Leur parcours est passionnant : 4 ans sur un bateau, 2 ans à vivre au Chili et plein d'autres vadrouilles encore, de quoi passer de grands moments à refaire le monde autour d'un "p'tit raffraichissement". Jordi et Morgane leur deux grands ados s'occupent de servir la glace aux enfants, de bien régler la télé et de natter les cheveux comme des kanacks.

06:25 Publié dans carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note

02.04.2007

Nouméa-Poindimié du 22/03 au 2/04

Plusieurs faux départs mais ça y est nous sommes partis. Nous nous engageons pour la boucle Nord de la Grande Terre qui devrait nous occuper au moins 4 semaines. Nous sortons de la ville et enchaînons les cols les uns derrière les autres. Reprise, reprise après une semaine festive...Les Calédoniens ne manquent pas de nous encourager d'un signe de main ou d'un petit coup de klaxon. Nous trouvons facilement où planter la tente, ça ne choque personne que nous campions au pied de l'église dans un village. Nous nous raffraîchissons au passage dans la rivière La Tontuta, jamais vu une eau de rivière aussi chaude ! De Boulouparis sur la côte ouest, nous traversons la chaîne montagneuse par une des 4 transversales, celle la plus au sud. En chemin la tribu Saint Michel nous arrête pour célébrer le nouvel Igname. De la route, on sent déjà le cannabis et la bierre mais nous tentons l'expérience car nous avons très envie de ce premier échange avec une tribu mélanésienne. Il est 4 heures de l'après midi, et les femmes nous servent Igname, arbre à pain, poulet rôti, cerf et anguille, le tout arrosé d'un rosé bien frais et de musique "reggae" kanack. La végétation tropicale ne cesse de nous étonner. Nous faisons notre collecte quotidienne en bord de route de fruits de la passion, mangues, papayes, goyaves, pamplemousse, pommes citerne... Nous traversons le village de Thio, à peine visible car enfoui dans les arbres et la verdure, avant de nous installer pour 2 nuits dans une case, à l'ombre des cocotiers au bord de la mer. 2 garçons à vélo nous escortent, papotent curieux, puis disparaissent. Quelques heures plus tard à la nuit tombée, les 2 mêmes garçons reviennent accompagnés de leur maman pour nous apporter un sac garni de canne à sucre, et fruits de leur champs. 3 jours seulement sur les routes de Calédonie et déjà tellement de sourires, de visages et de belles rencontres. Une journée de repos à la tribu et quelques heures de baignade et de discussions avec une ribambelle de p'tits kanacks qui veulent tout savoir sur nos vélos, notre parcours et notre vie en métropole. Ensuite, nous empruntons "l'horaire" comme disent les gens ici. C'est une piste de latérite dont le sens de circulation change toutes les heures. Cette piste de terre rouge sang, magnifique, chemine jusqu'au col à travers la forêt tropicale. C'est tout simplement très beau. Dans la vallée, une école, des femmes qui discutent sous un faret. Nous demandons à dormir dans la tribu, Antoine se fait conduire chez le chef et fait coutume avec un manou. Austremoine, le chef, se fait un plaisir de nous accueilir et de nous conter des histoires sur son clan.
Le relief ne nous épargne pas, mais l'effort en vaut la chandelle, la montagne est chatoyante et luxuriante. Lors d'une pause en haut d'une côte qui en cachait plein d'autres, Vanina s'arrête à notre hauteur pour nous dire qu'elle serait très flatter que l'on accepte de dormir sous son toît. RDV à la poste à 17 heures. Tout de suite l'air devient moins chaud et les pentes moins raides (quoique) et nous nous empressons de gagner le village. Nous attendons à Kouaoua sur le parvis de la poste en compagnie des gosses, bavards et heureux de nous voir. Antoine propose, à la joie de tous, des tours de tandem. Moi, je discute avec des collégiennes et les enfants jouent aux cartes avec les autres.
"Eh madam, madam, faut pas faire le vélo, y'a l'alerte, y'a l'alerte au cyclone". (A SUIVRE)

05:30 Publié dans carnet de bord | Lien permanent | Commentaires (4) | Envoyer cette note